Un talus à protéger, des massifs envahis de mauvaises herbes, une grande parcelle de fraises… Légitimement, vous pensez à la pose d’une toile de paillage synthétique pour éliminer les longues corvées de désherbage. Bien que les avantages soient évidents, ces toiles de paillage recèlent pourtant quelques inconvénients majeurs que vous ne pouvez ignorer.
La toile de paillage est une bâche en polypropylène, une matière plastique relativement résistante. Elle se pose sur le sol d’un massif, d’une bordure, d’un talus ou d’une rocaille, voire d’un potager ou d’une allée.
La toile de paillage se fixe au sol grâce à des agrafes métalliques ou des griffes de fixation. Et elle se découpe pour planter les végétaux.
Pour autant, c’est du plastique !
La première raison qui incite quiconque à poser une toile de paillage est le ras-le-bol des mauvaises herbes, autrement appelées adventices, En effet, que ce soit dans un massif ou un talus, les chiendents, liserons, pissenlits
et autres oxalis peuvent vite devenir envahissants. Même si ces fameuses mauvaises herbes ont aussi leur utilité… Toujours est-il que la toile de paillage va freiner leur croissance et finir par les asphyxier. Quoique le liseron parvienne aussi à proliférer sous une bâche !Donc, la toile de paillage semble être la solution idéale pour tous ceux qui ne veulent pas passer trop de temps au jardin ou pour les zones difficilement accessibles ! D’autant qu’elle bénéficie d’une longévité allant jusqu’à 15 ans pour les plus gros grammages.
Poser une toile de paillage, c’est avant tout faire entrer du plastique
dans son jardin ou son potager. Au-delà de la pollution qu’elle peut engendrer, cette matière plastique n’est pas éternelle. Elle se déchire, s’effiloche et se délite. Et peut finir à la poubelle avec les difficultés que représente sa suppression.L’autre inconvénient majeur réside dans l’esthétisme. Même si cette notion est relative, reconnaissons que ces toiles de paillage ne sont pas du plus bel effet dans une plate-bande ou une haie !
Mais au-delà de ces aspects pratiques et esthétiques, c’est surtout le sol qui souffre de la pose d’une toile de paillage synthétique. En effet, sous une toile, le sol n’est plus nourri comme il peut l’être, dans la nature, par la chute des feuilles mortes ou l’apport de matières organiques. Ces matières se décomposent grâce à l’action de la petite faune, des bactéries et des champignons. Elles forment un humus indispensable au développement des végétaux.
Sous une bâche, le sol s’appauvrit vite car il n’est pas enrichi de ces éléments nutritifs. Il finit par devenir infertile, provoquant la disparition de toute cette microfaune utile. Et, au bout de la chaîne, ce sont les vivaces, arbustes et arbres qui en subissent les conséquences : ils sont carencés et plus sujets aux maladies et parasites. Quant à leur croissance, elle est forcément impactée.
Un autre inconvénient réside dans la mauvaise infiltration de l’eau. Certes, les toiles de paillage sont perméables à l’eau et à l’air mais pas suffisamment pour irriguer correctement les systèmes racinaires les plus profonds. L’eau ruisselle plus facilement sur une toile de paillage.
Enfin, des plantes couvre-sol comme la lysimaque, l’aubriète, l’arabis ou corbeille d’argent, la campanule des murets… verront leur croissance freiner par la toile de paillage. Car elle les empêche de drageonner correctement.
Sinon, les paillis minéraux de graviers, galets ou pouzzolane, certes inertes, sont très efficaces contre la pousse des mauvaises herbes tout en étant très décoratifs.
Et au potager, les paillages sont encore plus variés, réhabilités et vantés par les techniques permacoles.
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