Zoom sur les toiles de paillage biodégradables

paillage biodégradable

En jute, en fibres de coco, en chanvre… Ces nouvelles toiles de paillage biodégradables sont, pour la plupart, autorisées en agriculture biologique.

Pour autant, peut-on les adopter dans son jardin ou son potager ?

L’utilité des toiles de paillage biodégradables

Comme le paillis végétal ou minéral, ou les toiles de paillage synthétiques, les toiles de paillage biodégradables sont très utiles pour :

  • Stopper la prolifération des mauvaises herbes ou adventices. Ces dernières sont privées de lumière, la photosynthèse ne se fait plus. Les adventices ne se développent plus. C’est autant de séances de désherbage d’éliminer.
  • Réduire l’arrosage car les toiles de paillage biodégradables retiennent l’humidité du sol
  • Diminuer l’érosion du sol qui n’est plus soumis à la violence des pluies ou au vent.
  • Contrecarrer la formation d’une croûte dure sur le sol qui est protégé
  • Protéger les plantes des éclaboussures dues à la pluie, et par là même des salissures et des maladies cryptogamiques.

Toiles de paillage biodégradables vs toiles de paillage synthétiques

toile de paillage synthétique inconvénients
La toile de paillage synthétique ne se désagrège pas

Au-delà de ces avantages, les toiles de paillage en polypropylène affichent quelques inconvénients sur lesquels on ne peut faire l’impasse. À commencer par leur composition en matière plastique qui n’est ni esthétique ni écologique. De plus, si leur durabilité est un gage de sérénité pour beaucoup, la toile synthétique appauvrit le sol. En effet, elle favorise la croissance des végétaux les premières années, mais, au fil du temps, la terre perd sa fertilité. Tout simplement car elle n’est plus nourrie de matières organiques, ce qui implique l’absence d’éléments nutritifs pour les végétaux. Qu’en est-il de la toile de paillage biodégradable ?

paillage biodégradableLa réponse est incluse dans l’appellation même de cette méthode de paillage. Biodégradable ! Ces toiles de paillage, également appelées feutres de paillage, protègent le sol tout en le nourrissant. En effet, avec le temps, elles se dégradent, se décomposent et enrichissent le sol car elles sont fabriquées à base de matériaux d’origine naturelle. Ces matériaux sont donc compostables, recyclables tout en permettant d’entretenir la vie des micro-organismes et de la microfaune. Et, au bout de quelques années, ils s’intègrent totalement au sol à la différence des toiles en plastique qui vieillissent souvent mal et ne se désagrègent pas.

De plus, ces feutres de paillage sont nettement plus perméables à l’eau et à l’air que ne le sont les toiles synthétiques. Les eaux pluviales dégoulinent moins et pénètrent mieux dans le sol. En revanche, les toiles de paillage synthétiques restent plus résistantes, entre autres aux piétinements.

Les différents types de feutres végétaux

Présentées en rouleaux, carrés ou cercles, dotées de différents grammages qui équivalent à l’épaisseur, ces toiles de paillage biodégradables sont fabriquées en de multiples matières naturelles :

paillage biodégradable

  • La toile de paillage en fibres de coco présente une durée de vie de 5 à 10 ans.
  • La toile de paillage en chanvre est très efficace en termes d’occultation. Elle retient très bien l’eau et affiche une durabilité de 1 à 2 ans, suivant le sol et le climat. L’humus produit par la dégradation du chanvre n’acidifie pas le sol. Le chanvre est essentiellement produit en France
  • La toile de paillage en jute ou en sisal : ce sont deux fibres issues de plantes herbacées d’origine tropicale, donc non produites sous nos latitudes. Relativement épaisse, cette toile se dégrade en 2 ans environ. C’est un très bon isolant thermique de par son opacité. Certaines toiles ne peuvent pas être utilisées en agriculture biologique car elles sont additionnées d’un film en polypropylène.
  • La toile de paillage en amidon de maïs provient de la fermentation du sucre et de l’amidon de maïs. Elle affiche une faible densité, ce qui facilite la pose.
  • La toile de paillage en lin est fabriquée à base des paillettes de lin qui sont agglomérées ou tissées. La décomposition intervient en 1 à 2 ans et permet de créer un humus de qualité.

On trouve aussi des toiles de paillage en matériaux composites, issues du mélange de différentes fibres, ou encore en bioplastique ou biopolymère, plus réservées à un usage professionnel.

Quelques inconvénients quand même…

À plus d’un titre, ces paillages biodégradables sont plus respectueux de l’environnement. Pour autant, ils recèlent quelques inconvénients dont il faut tenir compte par rapport à l’usage que vous voulez en faire.

paillage biodégradable

  • Ces toiles de paillage sont par définition moins durables dans le temps, à part la toile en fibres de coco qui affiche une longévité équivalente aux toiles de paillage synthétiques. En revanche, elles sont plus esthétiques et se dégradent en nourrissant le sol.
  • Leur coût est beaucoup plus élevé que les toiles de paillages synthétiques
  • Ces feutres de paillage sont moins robustes que les toiles de paillage synthétiques et ne résistent pas forcément bien aux piétinements.
  • Leur pose est parfois plus ardue. La toile de jute est, par exemple, la plus difficile à manipuler et à couper de par son épaisseur.

Les paillages minéraux, la panacée !

paillis minéralSi les toiles de paillages biodégradables sont efficaces, elles restent néanmoins onéreuses et contraignantes à installer, surtout sur de grandes surfaces. Les différents paillis minéraux ou organiques (Bois raméal fragmenté (BRF), paillettes de lin, de chanvre ou de miscanthus, cosses et coques de cacao, cosses de sarrasin) sont tout aussi efficaces contre la prolifération des adventices et la limitation des arrosages tout en étant particulièrement esthétiques et simples à mettre en œuvre.

Pour autant, tous n’ont pas les mêmes caractéristiques et ne peuvent pas être employés dans tous les massifs, bordures ou au potager. Ainsi, le paillage d’écorces de pin doit être utilisé pour les végétaux de terre de bruyère de par leur acidité.

Pour aller plus loin :


©F.D.Richards ©Pascale Bigay